TLDR
- La startup logistique kenyane Lori Systems a levé 2 millions de dollars dans le cadre d'un tour de table à une valorisation de 5 millions de dollars, en forte baisse par rapport au pic de 120 millions de dollars atteint en 2020.
- Cette opération, menée par Delta40 et à laquelle se sont joints Future Africa, FP Capital et d'autres, porte le financement total de Lori à plus de 46 millions de dollars.
- La baisse des valorisations reflète à la fois la prudence des investisseurs dans l'ensemble du secteur et la sous-performance de Lori par rapport aux prévisions de croissance antérieures.
La startup logistique kenyane Lori Systems a levé 2 millions de dollars dans le cadre d'un tour de table à une valorisation de 5 millions de dollars, en forte baisse par rapport au pic de 120 millions de dollars atteint en 2020. Ce tour de table, mené par Delta40 et rejoint par Future Africa, FP Capital et d'autres, porte le financement total de Lori à plus de 46 millions de dollars.
La baisse de l'évaluation reflète à la fois la prudence des investisseurs du secteur et la sous-performance de Lori par rapport aux prévisions de croissance antérieures. Le PDG Jean-Claude Homawoo affirme que Lori se concentre sur la rentabilité, une étape qui, selon lui, débloquera les prêts bancaires et la durabilité à long terme.
Fondée en 2016, Lori a construit une plateforme de fret numérique reliant les propriétaires de cargaisons aux transporteurs. Mais les difficultés de trésorerie, aggravées par la lenteur des paiements des clients, ont mis à rude épreuve son fonds de roulement. L'entreprise expérimente désormais un nouveau modèle de financement dans lequel les banques financent les coûts de camionnage initiaux, supprimant les passifs du bilan de Lori, mais réduisant ses marges. Lori opère désormais au Kenya, au Nigeria et en Ouganda.
Points clés à retenir
Le tour de table de Lori Systems souligne les défis plus larges du secteur des technologies logistiques en Afrique, où l'optimisme à l'égard des modèles légers s'est heurté à des contraintes opérationnelles de trésorerie. Comme pour ses rivaux Kobo360 et Sendy, le modèle de Lori, qui consiste à payer les transporteurs à l'avance tout en recevant des paiements différés de la part des entreprises clientes, s'est avéré difficile à maintenir sans crédit bancaire ou financement par des investisseurs.
Pour survivre, Lori s'associe à des banques comme Ecobank pour créer des structures de financement de factures. Dans le cadre de ce modèle, les banques fournissent un capital initial aux chauffeurs et récupèrent les paiements directement auprès des propriétaires de la cargaison, en facturant des intérêts de l'ordre de 8 à 24 % par an. Bien que cela allège la pression sur le capital de Lori, cela augmente les coûts de transport pour les propriétaires de cargaisons, qui opèrent déjà avec des marges étroites.
Alors que les banques prennent en charge le fonds de roulement, Lori se repositionne en tant qu'orchestrateur logistique basé sur la technologie, en se concentrant sur l'optimisation des itinéraires, la mise en correspondance par l'IA des transports avant et arrière, et potentiellement des flottes électrifiées pour réduire les coûts au kilomètre.
Mais il reste difficile de rivaliser sur les prix. La voie à suivre pour Lori pourrait dépendre moins des marges que de l'exécution, de la discipline financière et des partenariats réglementaires qui rapprochent le financement et la logistique, ce qui est crucial pour l'expansion d'un marché qui devrait atteindre 180 milliards de dollars en valeur dans l'ensemble de l'Afrique.