Madagascar: Rhum artisanal - La proposition de loi réexaminée

L'Assemblée nationale étudiera lundi une proposition de loi sur la légalisation du toaka gasy. Le texte vise à encadrer cette production artisanale pour des raisons sanitaires et économiques.

L'Assemblée nationale étudiera lundi prochain, à Tsimbazaza, une proposition de loi portant sur la régulation du toaka gasy, un rhum artisanal largement consommé à Madagascar. Présenté par le député Fanomezantsoa Yves Georges Andriamihaja, ce texte vise à légaliser et encadrer une activité encore largement informelle, tant sur le plan sanitaire qu'économique.

Cette proposition de loi prévoit des normes strictes en matière de teneur en alcool, d'hygiène, de conditionnement et de distribution, afin de garantir la qualité du produit et la sécurité des consommateurs. Il répond ainsi à un double objectif : protéger la santé publique et structurer une filière artisanale profondément ancrée dans les zones rurales.

Une tentative similaire avait été menée il y a cinq ans par le député Jean Brunelle Razafitsiandraofa. Bien que le texte ait été adopté par l'Assemblée nationale, il fut rejeté par le Sénat en 2021, pour des motifs liés à la santé publique. La proposition avait ensuite été retirée de l'ordre du jour en 2023.

Un expert du secteur souligne :« D'après ce que je sais, le principal blocage vient des préoccupations liées à la santé publique. L'alcool, pour ne pas nuire à la santé humaine, doit répondre à plusieurs critères stricts. De plus, la filière ne génère aucun revenu fiscal pour l'État. Légaliser le toaka gasy risquerait aussi de faire émerger le secteur informel au détriment des producteurs réguliers. Mais si ces points sont aujourd'hui réglés, rien ne justifie qu'on continue de bloquer ce texte. »

Malgré son statut illégal, le toaka gasy reste un produit central dans les pratiques culturelles et économiques de nombreuses communautés rurales. Pour ses partisans, un cadre légal offrirait l'opportunité de professionnaliser la production tout en valorisant une tradition locale.

Si le Sénat rejette à nouveau le texte, celui-ci pourra être définitivement adopté par l'Assemblée nationale après plusieurs lectures, conformément à la procédure législative.

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