Après près de deux ans passés en prison, l'ancienne première dame du Gabon, Sylvia Bongo, et son fils, Noureddin Bongo, pourraient-ils enfin respirer l'air frais de la liberté? C'est la question que tout le monde se pose, sans réponse. En tout cas, des informations, d'abord relayées sur les réseaux sociaux, puis confirmées par plusieurs sources, annoncent la sortie de la mère et du fils, de prison.
Selon ces mêmes informations largement reprises par plusieurs médias, Sylvia et Noureddin auraient même déjà quitté leurs cellules respectives et auraient été assignés à résidence, dans la capitale gabonaise. Ils auraient ainsi rejoint le président déchu, Ali Bongo, à la résidence de la Sablière, dans le nord de Libreville. Même si, pour l'instant, le gouvernement n'a fait aucune déclaration sur cette actualité brûlante, cette sortie de prison, pour autant qu'elle soit confirmée, constitue, sans aucun doute, un tournant décisif dans un dossier judiciaire qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive au Gabon.
Cette libération pourrait soulager Ali Bongo d'un poids psychologique et moral
Elle constitue surtout un ouf de soulagement pour la famille Bongo qui a quasiment tout perdu depuis le coup d'Etat militaire du 30 août 2023, qui a entraîné la chute du régime d'Ali Bongo. Cette libération, même si elle n'est pas totale, pourrait soulager le président déchu d'un poids psychologique et moral, lui qui était déjà très diminué par un violent AVC (accident vasculaire cérébral) dont il traîne toujours les séquelles.
Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a troqué le treillis contre la veste et la cravate, a-t-il pesé de son poids pour faire bouger les lignes dans cette affaire judiciaire qui n'avait véritablement pas bougé depuis environ 19 mois? Question! Toujours est-il que la coïncidence est flagrante et incite à établir un lien de cause à effet. En effet, cette bouffée d'oxygène est annoncée en faveur de la famille Bongo dans un contexte où son ancien chef de Sécurité vient de légitimer le pouvoir qu'il lui a arraché par la force des armes, après avoir réalisé un score soviétique à la présidentielle dont il était le seul maître.
Une autre hypothèse des plus plausibles, qui pourrait expliquer cette sortie de prison de l'ancienne première dame : celle de l'accord. En effet, certaines sources expliquent que cette libération fait suite à une résolution de l'Union Africaine demandant le respect des droits de l'Homme dans le pays, dont la libération de la famille et des membres du gouvernement du président gabonais déchu. Le général, pardon, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, se serait-il plié à cette demande de l'UA ? On est tenté de le croire d'autant plus que l'organisation africaine a levé ses sanctions à l'encontre du Gabon suite au retour à l'ordre constitutionnel dans ce pays.