En Centrafrique, les audiences dans l'affaire de Ndélé 1 ont été suspendues, jeudi 15 mai 2025, devant la Cour pénale spéciale (CPS) à Bangui, après plusieurs jours de débats contradictoires. Ce procès par contumace vise six ex-rebelles poursuivis pour des séries d'attaques commises le 11 mars et le 29 avril 2020, dans la ville de Ndélé, dans l'est du pays. Des crimes de guerres et des crimes contre l'humanité ont été commis à l'époque, lors des affrontements entre les factions Rounga et Goula du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), groupe de Nourredine Adam.
Après le réquisitoire du parquet, la plaidoirie de la partie civile et de la défense, la journée de jeudi était consacrée aux répliques des trois acteurs.
L'audience a repris aux environs de 10h00, à la Cour pénale spéciale. C'est le procureur Alain Tolmo qui a ouvert le bal. Pour lui, les attaques entre les factions Rounga et Goula du FPRC ont provoqué des pertes en vies humaines, pillages, viols ou encore traitements inhumains.
Sur la base de témoignages, Alain Tolmo a démontré que les six accusés, Atahir English, Général Faché, Younouss Kalam, Fotor Sinine, Youssouf Badjaje et Kalité Azor - jugés par contumace - étaient des responsables militaires de la faction Goula du FPRC, à l'origine de ces attaques.
Le procureur a requis une peine de prison à perpétuité.
Ensuite, les avocats de la partie civile, Maître Albert Panda et Maître Ludovic Mackpevo ont pris la parole à tour de rôle. Pour ces derniers, les accusés ont méprisé la mémoire des victimes, en refusant de se présenter au procès.
À en croire Maître Albert Panda, toutes les preuves démontrent que les accusés ont participé à toutes les attaques, notamment celles du 11 mars et du 29 avril 2020, à Ndélé.
La défense a balayé d'un revers de main, les arguments du Ministère public et remis en cause la crédibilité des témoignages, avant de plaider pour l'acquittement.
Le verdict sera rendu le 24 juillet.